Le monde de l’art parisien secoué par les scandales

L’ancien directeur du Louvre est mis en examen pour soupçons de trafic d’œuvres et une ex-directrice de la bibliothèque Doucet s’est suicidée après une enquête du Monde la mettant en cause. Explications.

Par Amandine Galama – 10th grade

Le musée du Louvre, à Paris. Crédit: Wikimedia Commons

Le 17 octobre, le quotidien Le Monde a publié une enquête sur la disparition d’œuvres rares à la Bibliothèque Jacques-Doucet. Le lendemain, l’ancienne directrice adjointe, Sophie Lesiewicz s’est suicidée à l’âge de 43 ans. Ouverte pour la première fois en 1929, cet établissement porte le nom du collectionneur Jacques Doucet. Il se situe Place du Panthéon à Paris et conserve des milliers de manuscrits et de livres. L’enquête du journal, intitulée “L’affaire Doucet” : mystérieuses disparitions d’œuvres rares dans une bibliothèque parisienne”, met en cause Lesiewicz ainsi que la directrice Isabelle Diu. 

Ces deux personnes sont soupçonnées d’avoir organisé un trafic de livres et d’autres pièces d’art, parmi lesquelles un dessin représentant Erik Satie fait par Jean Cocteau. Les livres disparus appartenaient, quant à eux, à une collection de plus de 20.000 livres que Jean Belias avait donné à la bibliothèque en 2010. Contestant ces accusations, Sophie Lesiewicz a déclaré qu’elle était victime de harcèlement. Mais d’après un article de Livres Hebdo, ces livres seraient restés dans son appartement pendant trois ans et n’auraient fait l’objet d’aucun inventaire. 

Des antiquités égyptiennes au coeur de l’enquête

Au-delà de la Bibliothèque Doucet, c’est le musée du Louvre lui-même qui s’est, à son tour, retrouvé au coeur d’un scandale similaire. Au mois de mai dernier, l’ancien directeur de l’institution, Jean-Luc Martinez, a été mis en examen pour trafic d’antiquités, notamment pour une stèle de granit représentant Toutankhamon. Martinez, directeur entre 2013 et 2021, aurait “fermé les yeux” sur des documents qui falsifiaient l’origine de certaines antiquités égyptiennes. 

Selon un article du Washington Post, ces pièces d’antiquités ont été vendues au musée du Louvre Abu Dhabi pour 8,5 millions de dollars. En juillet 2018, une enquête préliminaire avait été ouverte par Junalco, la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée du parquet de Paris. D’après France 24, cette investigation portait sur des soupçons de trafic de centaines de pièces valant plusieurs dizaines de millions d’euros, provenant de pays instables du Proche et Moyen-Orient. Un juge d’instruction avait été nommé en février 2020 pour faire la lumière sur ce dossier.

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