21 août 1911, La Joconde disparaît

L’oeuvre de Leonard de Vinci, tableau le plus célèbre du monde, a connu bien des péripéties. La LILA Gazette revient sur l’incroyable histoire de sa disparition.

Par Leo Despiegel – 8th grade.

Crédit: GallicaBNF

Paris. Musée du Louvre. Matin du 21 août 1911. Le gardien Théophile Homolle entre dans la salle des peintures de la Renaissance italienne. Il balaie du regard les murs, comme il le fait plusieurs fois par jour, mais s’arrête, stupéfait. La Joconde a disparu. 

L’information du vol arrive dans les journaux le lendemain. Soixante inspecteurs de police sont mobilisés sur cette affaire, retentissante dans le monde entier. Le directeur du Louvre est poussé à la démission et les rumeurs se répandent très vite, dont certaines paraissent completement folles. Après l’Affaire Dreyfus (1894-1906), le climat antisémite n’épargne toujours pas la France et le mythe du “complot juif” est mis en avant. Le “kaiser” Guillaume II est également accusé d’avoir organisé le vol. Le juge d’instruction Joseph Marie Drion, chargé de l’enquête, emprisonne même brièvement le poète Guillaume Apollinaire, dont l’ancien secrétaire avait été condamné en 1907 pour avoir volé trois statuettes au Louvre, que Pablo Picasso avait achetées! La police, sans piste sérieuse, offre une somme de 40 millions de francs à qui apportera le moindre renseignement.

Il faut attendre deux ans pour résoudre l’énigme. Le responsable s’appelle Vincenzo Perrugia. C’est cet Italien, employé du Louvre, qui a découpé la toile de Léonard de Vinci et qui l’a conservée chez lui, sous son lit. Juste après son vol, il rentre en Italie et contacte Alfredo Geri, un propriétaire de galerie d’art à Florence. Lorsqu’il lui montre le tableau, il s’attend à être récompensé pour avoir rapporté ce chef-d’œuvre en Italie, son pays d’origine. Mais Alfredo contacte la police. Il est arrêté et condamné à un an de prison.

Né dans une famille pauvre, Vincenzo Perrugia commence à travailler à l’âge de douze ans comme peintre en bâtiment, dans la région de Milan. En 1908, il s’installe à Paris à la recherche d’un emploi. Mais il est rapidement atteint par le saturnisme, une maladie causée par le plomb. Lors de cette descente aux enfers, Perrugia devient alcoolique et développe une paranoïa sur le racisme anti-italien des Français. Il est même arrêté deux fois pour vol et pour port d’arme. Il réussit tout de même à être embauché au Louvre, via la compagnie de verreries chargée de protéger derrière une vitre les toiles les plus connues. C’est ainsi qu’il apprend à enlever les toiles sans les abîmer. Une compétence qui va lui servir en ce matin, à l’aube, du 21 août 1911. Le chef d’œuvre de la Renaissance italienne, enfin retrouvé, part en tournée d’adieu dans plusieurs grandes villes italiennes et revient au Louvre en 1914. Mona Lisa ne le quittera plus jamais.

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